Projets antérieurs
ACTUM - Les dates de lieu et la genèse de la rédaction des chartes royales et princières (royaume de France, XIIe-XIIIe siècles) : logiques spatiales, humanités numériques
Chercheur associé au projet : Thomas Lacomme (FNRS/UNamur)
Ce projet de recherche, qui bénéficie d'un financement du FNRS, entend analyser les logiques spatiales qui ont conditionné la rédaction ou la remise des chartes royales et princières dans le royaume de France, aux XIIe-XIIIe siècle, et les négociations préalables, telles que les révèlent les dates de lieu indiquées dans l’eschatocole. L’enquête diplomatique se trouve renouvelée par le recours à des analyses inspirées par la géographie, dans le cadre du « spatial turn » qui caractérise l’histoire médiévale depuis plusieurs décennies. Le corpus principal est composé par les chartes des rois de France et celles des comtes de Champagne, de 1137 à 1270 pour les premières, de 1125 à 1273 pour les secondes.
Il s'agit de déterminer s’il existait un « marché de l’acte », structuré ou orienté par les intérêts des bénéficiaires, qui vinrent trouver selon les époques et la nécessité le roi, le comte ou l’un de leurs représentants dans tel lieu plutôt que dans tel autre. Le choix du lieu de passation de l’acte semble être guidé par l’offre (celle des personnes dépositaires de l’auctoritas, pouvant authentifier du sceau de leur juridiction grâcieuse des actions juridiques ou trancher des affaires soumises à leur juridiction contentieuse) et la demande (celle des acteurs, laïcs ou ecclésiastiques, sollicitant la mise par écrit d’actes), d’où l’utilisation du terme de « marché ».
Publications associées
Thomas LACOMME, « Actum Pruvini. Les chartes provinoises d’Henri le Libéral : présence du comte à Provins et origine des bénéficiaires », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Provins, n° 174, 2020, p. 5-23.
Administrer la seigneurie au temps de la révolution documentaire (Angleterre, 1200-1500)
Chercheuse associée au projet : Harmony Dewez (UNamur)
Se déroulant dans le cadre d'un post-doctorat Move-In Louvain (2016-2018), ce projet a pour objectif d'inventorier et d'analyser la typologie des codices seigneuriaux anglais à vocation administrative et d'en expliquer les évolutions entre 1200 et 1500, notamment à la lumière du développement des institutions royales. En effet, ce projet part du constat que, du censier au cartulaire, en passant par les compilations de statuts et les registres, la plupart de ces manuscrits possèdent un contenu composite, brouillant les frontières des types documentaires. Néanmoins, un premier séjour en archives a permis de dégager des types d'associations de documents et les principales évolutions de contenu, marquées par l'influence des procédures administratives et judiciaires royales et le statut social des producteurs de l'écrit. À travers l'étude de ces codices, c'est la nature même de la seigneurie qui sera questionnée, ainsi que son insertion dans les transformations sociales et juridiques de l'Angleterre des derniers siècles du Moyen Âge.
Comment le Livre s’est fait livre : étude comparative des manuscrits de la Bible au XIIIe siècle
Chercheurs associés au projet : Xavier Hermand et Chiara Ruzzier (UNamur / UCLouvain) – Ezio Ornato (CNRS)
Les bibles manuscrites du XIIIe siècle se différencient largement des productions antérieures, tant sur le plan matériel (dimensions, qualité du support, typologie des cahiers...) que textuel (organisation du contenu, capitulation, nouveaux prologues...). Ce nouvel avatar de la Bible, élaboré au sein du monde universitaire parisien, résultait d’une mutation du mode et des finalités de lecture du texte biblique, liée aux transformations culturelles qui affectaient alors l’Occident : ce qui avait été un livre d’autel, de méditation, de réfectoire et d’apparat devenait un livre d’étude, de consultation, de support pour la prédication. L’étude de toutes ces transformations étaient au cœur de ce projet de recherche financé par une bourse postdoctorale du CERUNA de l’UNamur (2010-2012) et mené en collaboration avec le Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris. Il s’est conclu par l’organisation d’un colloque international sur la fabrication des manuscrits de la Bible à travers l’ensemble de la période médiévale.
Publications associées :
- C. RUZZIER, « Les manuscrits de la Bible au XIIIe siècle : quelques aspects de la réception du modèle parisien dans l’Europe méridionale », dans Medieval Europe in Motion. The Circulation of Artists, Images, Patterns and Ideas from the Mediterranean to the Atlantic Coast (6th-15th centuries), éd. M.A. Bilotta, Palermo, Officina di Studi Medievali, 2018, p. 281-297.
- C. RUZZIER, « Bibles anglaises et bibles françaises au XIIIe siècle : sœurs jumelles ou cousines éloignées ? », dans Contre-champs. Études offertes à Jean-Philippe Genet, éd. A. Mairey, S. Abélès, F. Madeline, Paris, Classiques Garnier, 2016, p. 321-349.
- S. FIDDYMENT – B. HOLSINGER – C. RUZZIER et al., « Animal origin of 13th-century uterine vellum revealed using noninvasive peptide fingerprinting », dans Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 112, n. 49 (08 décembre 2015), p. 15066-15071.
- Chiara RUZZIER et Xavier HERMAND (éd.), Comment le Livre s’est fait livre. La fabrication des manuscrits bibliques (IVe-XVe siècle). Bilan, résultats, perspectives de recherche. Actes du colloque international, Namur, UNamur, 23-25 mai 2012, Turnhout, 2015 (Bibliologia, 40).
- Chiara RUZZIER, « Quelques observations sur la fabrication des bibles au XIIIe siècle et le système de la pecia », dans Revue bénédictine, 124, 2014, p. 151-189.
- Chiara RUZZIER, « Qui lisait les bibles portatives fabriquées au XIIIe siècle ? », dans Lecteurs, lectures et groupes sociaux au Moyen Âge, éd. Xavier Hermand, Étienne Renard et Céline Van Hoorebeeck, Turnhout, 2014 (Texte, codex et contexte, 17), p. 9-28.
- Chiara RUZZIER, « The Miniaturisation of Bible Manuscripts in the 13th Century. A Comparative Study », dans Form and Function in the Late Medieval Bible, éd. Laura Light et Eyal Poleg, Leyde, 2013 (Library of the Written Word-The Manuscript World), p. 105-125.
- Chiara RUZZIER, « La Bibbia di Marco Polo e la produzione duecentesca di Bibbie portatili », dans La Bibbia di Marco Polo. Storia del reperto più antico del cristianesimo latino, del suo viaggio e della sua permanenza in Cina, éd. Alberto Melloni, Rome, 2012, p. 3-20.
- Xavier HERMAND, « Évangéliaire de Brogne », dans Dialogue avec l’invisible. L’art aux sources de l’Europe. Œuvres d’exception issues de la communauté française de Belgique (VIIIe-XVIIe siècle), éd. Jacques Toussaint, Namur, 2010, p. 392-397.
- Xavier HERMAND, « Conclusions », dans Autour de la Bible de Lobbes (1084). Les institutions. Les hommes. Les productions. Actes de la Journée d'étude organisée au Séminaire de Tournai, le 30 mars 2007, éd. Monique Maillard-Luypaert et Jean-Marie Cauchies, Bruxelles, 2008, p. 211-222.
Entre tradition et innovation : les manuscrits de la Bible romane
Chercheuse associée au projet : Chiara Ruzzier (UNamur)
Les manuscrits de la Bible représentent un objet d’étude d’exception pour l’historien du livre car ils constituent l’une des expressions les plus achevées du professionnalisme artisanal dans le domaine du livre médiéval. La recherche postdoctorale en cours porte sur les bibles manuscrites des XIe et XIIe siècles, période qui voit, en Italie centrale d’abord, puis dans le reste de l’Europe occidentale, l’essor d’une production de bibles latines de grand format destinées à un usage collectif au sein des monastères et des cathédrales. Sur la base d’un recensement des exemplaires subsistants, suivi d’une expertise approfondie d’un échantillon représentatif de ce corpus et du traitement quantitatif des données récoltées, la recherche vise à retracer l’évolution de la production au cours de la période considérée, à caractériser et comparer les pratiques, du point de vue textuel et matériel, des diverses régions européennes dans la fabrication des bibles et à analyser les formes de transition entre ces volumes de grandes dimensions de l’époque romane et les bibles portatives à usage personnel typiques du XIIIe siècle, afin de mieux comprendre l’émergence de ces dernières.
Publications associées :
- C. RUZZIER, « Item Biblia in uno volumine. Le compactage du texte biblique du XIe au XIIIe siècle », in Manuscrits bibliques médiévaux. Un essai de typologie comparée / Mediaeval Biblical Manuscripts. A Tentative Comparative Typology, éd. Élodie Attia, Patrick Andrist, Marilena Maniaci, Berlin, De Gruyter, (Manuscripta Biblica series), à paraître.
- C. RUZZIER, « Quels sont les ancêtres des bibles portatives ? Enquête sur les bibles de petite taille antérieures au XIIIe siècle », in Scrineum, 18 (2021), p. 109-147.
- C. RUZZIER, « Bibliam secum deferat. Le Bibbie dei Predicatori», dans Memorie domenicane, 50 (2019), à paraître.
- C. RUZZIER, « La rôle du parchemin dans la miniaturisation de la Bible au XIIIe siècle », dans Gazette du livre médiéval, 63 (2017), p. 64-78.
- C. RUZZIER, « Des bibles géantes aux bibles portatives. État de la question et pistes de recherche », dans Heranças e usos da Biblia medieval, Lusitania sacra, 2a serie, XXXIV (2016), p. 17-32.
Fragments littéraires de Wallonie
Chercheurs associés au projet : Jean-François Nieus (FNRS/UNamur), Giovanni Palumbo (UNamur), Gabriele Giannini (Université de Montréal).
Suite à la découverte, au cours d’une recherche dans les comptabilités ecclésiastiques d’époque moderne aux Archives de l’État à Namur, d’un fragment du Merlin en prose et de sa Suite Vulgate, utilisé au XVIe siècle pour protéger la tranche d’un registre, Jean-François Nieus (FNRS/UNamur) et Giovanni Palumbo (UNamur), en collaboration avec Gabriele Giannini (Université de Montréal), ont lancé une enquête sur l’ensemble des fragments littéraires découverts dans les dépôts d’archive belges depuis le XIXe siècle. Le but est non seulement de préciser les apports factuels touchant aux textes contenus dans ces débris, mais aussi d’examiner les aspects linguistiques, codicologiques et historico-culturels de cette nébuleuse de témoignages, tant en regard de la diffusion de la littérature française médiévale dans le cadran nord-oriental de l’espace francophone médiéval qu’au sujet des occasions et pratiques d’évacuation de ce patrimoine culturel au début de l’époque moderne. Ce projet a reçu le soutien financier du la VIIIe Commission mixte permanente Québec/Wallonie-Bruxelles et du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).
Publication associée :
- Gabriele GIANNINI, Jean-François NIEUS et Giovanni PALUMBO, « Un nouveau fragment du Merlin en prose et de sa Suite Vulgate (Namur, Archives de l’État, Arch. eccl. 1664) », dans Le Moyen Âge, 120, 2014, p. 673-711
Les légendiers de la fin du Moyen Âge dans les anciens Pays-Bas méridionaux
Chercheurs associés au projet : Fernand Peloux (UNamur), Xavier Hermand (UNamur)
L’espace belge actuel est à la fin du Moyen Âge une terre de légendiers, où le plus important d’entre eux a été produit au XVe siècle par Jean Gielemans. Il s’agit de procéder à un inventaire de ces manuscrits avant de s’attarder plus spécifiquement à l’examen d’un certain nombre d’entre eux. L’objectif est de poursuivre les réflexions de Guy Philippart sur la fabrique et les usages des légendiers, dans un espace marqué par la devotio moderna. L’examen des manuscrits hagiographiques, en particulier ceux usités dans les milieux féminins, peut permettre de mesurer les éventuelles influences des mouvements spirituels sur le choix et l’agencement des textes copiés. Enfin, on veillera à étudier de manière comparative des légendiers latins et vernaculaires, ce qui induit un travail collaboratif, seul à même de réfléchir collectivement à la circulation des modèles et à l’usage de ces manuscrits, notamment dans le cadre de la pastorale de la fin du Moyen Âge.
Les « livres d’archives » dans les Pays-Bas méridionaux au Moyen Âge
Chercheurs associés au projet : Adèle Berthout [2010-2014], Xavier Hermand, Jean-François Nieus, Étienne Renard, Valeria Van Camp [2011-2013], Nathalie Verpeaux [2014-2016], Harmony Dewez (UNamur) [2016-2018], Paul Bertrand (Université catholique de Louvain).
Si les manuscrits « de bibliothèques » et les documents diplomatiques ont bénéficié d’un regain d’attention ces dernières années, un large pan de la documentation d’archives est en revanche resté dans l’ombre : il s’agit des « livres d’archives », qui se multiplient pourtant et se diversifient à partir du XIIe siècle au sein des administrations ecclésiastiques, princières, seigneuriales ou urbaines, dans le contexte de la mise en place d’une société de l’écrit. Durant les derniers siècles du Moyen Âge, cet ensemble documentaire va connaître une série de mutations majeures, en matière de typologies textuelles, de formes et de supports matériels, de mise en page et de mise en texte... Tous ces phénomènes n’ont pas encore fait l’objet d’une véritable investigation historique, qu’il s’agisse d’en dessiner les grandes lignes et d’en souligner les moments-clés, d’en identifier les facteurs explicatifs, de mieux cerner les milieux innovants ou conservateurs ainsi que les modalités et les enjeux du recours à l’écriture. En exploitant la documentation issue des Pays-Bas méridionaux, cet axe de recherche a pour ambition de planter les premiers jalons de cette histoire du livre d’archives durant les derniers siècles du Moyen Âge. Si les comptabilités monastiques et urbaines se trouvent au cœur de la démarche, d’autres typologies ont également retenu l’attention (inventaires féodaux, cartulaires, écrits de gestion mixtes…).
Publications associées :
- Nathalie VERPEAUX, « Le Liber monasteriorum Walciodorensis et Hasteriensis, miroir d’une difficile introduction de l’observance de Bursfeld au début du XVIe siècle ? », Revue bénédictine, 126, 2016, sous presse.
- Nathalie VERPEAUX, « La composition du cartulaire de l’abbaye de Flône (diocèse de Liège) au début du XVe siècle et ses liens avec les archives », Revue du Nord, 98 / 414, 2016, p. 7-35.
- Valeria VAN CAMP, « La diplomatique des comptes : méthode, limites et possibilités. L’exemple de Mons, XIVe-XVe siècles », dans Archiv für Diplomatik, Schriftgeschichte, Siegel- und Wappenkunde, 61, 2015, p. 237-270.
- Adèle BERTHOUT, « Des chartes aux livres d’archives. Les pratiques documentaires des cisterciens réformés de Moulins (Belgique) au XVe siècle », dans Revue Mabillon, 24, 2013, p. 131-153.
- Jean-François NIEUS, « Formes et fonctions des écrits de gestion féodaux, du XIIe au XIVe siècle », dans Décrire, inventorier, enregistrer entre Seine et Rhin au Moyen Âge. Formes, fonctions et usages des écrits de gestion. Actes du colloque international de Namur, 8-9 mai 2008, éd. Xavier Hermand, Jean-François Nieus et Étienne Renard, Paris, 2012 (École nationale des chartes. Matériaux pour l’histoire), p. 123-164.
Les stratégies éditoriales dans l’Europe des premiers imprimeurs : le cas des anciens Pays-Bas
Chercheurs associés au projet : Xavier Hermand et Chiara Ruzzier (UNamur) – Giuseppe Guazzelli (UNamur/La Sapienza), Ezio Ornato (CNRS)
Dans les dernières décennies du XVe siècle, le nouveau système de production du livre engendré par la « révolution » typographique incita les imprimeurs à développer de véritables stratégies éditoriales. Contraints de produire et d’écouler un maximum d’exemplaires de chaque texte imprimé afin de rentabiliser l’investissement consenti, les imprimeurs se trouvaient dans le même temps confrontés à un marché du livre qui s’était internationalisé en raison même de cette obligation de diffusion et où, de ce fait, la concurrence était rude. Dans ce contexte difficile, ils durent procéder à un ensemble de choix concernant la typologie et la langue des textes à imprimer, les marchés à prospecter, le public à toucher, la présentation des textes, la qualité du produit... Ce sont les stratégies éditoriales développées par les imprimeurs des anciens Pays-Bas dans la seconde moitié du XVe siècle, les évolutions et les mutations qu’elles ont connues, et les facteurs qui les ont engendrées et stimulées, que cette recherche financée par un FSR de l'UNamur (2005-2007) et menée en collaboration avec le Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris, avait pour ambition d’étudier. Elle a également donné lieu à une thèse doctorale soutenue en 2015 et financée par la Sapienza de Rome, qui a focalisé l’attention sur la diffusion et la réception européenne des premiers martyrologes imprimés.
Publications associées :
- Giuseppe GUAZZELLI, Liturgia, tempo dei santi, historia sacra. I primi martirologi a stampa (1475-1584), Thèse de doctorat inédite, UNamur – Roma, la Sapienza, 20 mai 2015.
- Chiara RUZZIER, Xavier HERMAND et Ezio ORNATO, Les stratégies éditoriales à l'époque de l'incunable : le cas des anciens Pays-Bas, Turnhout, 2012 (Bibliologia, 33).
- Xavier HERMAND, Chiara RUZZIER et Ezio ORNATO, « Les politiques éditoriales dans l’Europe des imprimeurs au XVe siècle : un projet de recherches en cours », dans Le livre au fil de ses pages. Actes de la 14e journée d’étude du Réseau des Médiévistes belges de Langue française, éd. Renaud Adam et Alain Marchandisse, Bruxelles, 2010, p. 75-82 (= Archives et bibliothèques de Belgique, numéro spécial 87).
- Xavier HERMAND et Chiara RUZZIER, « Un modèle de typologie textuelle pour l’étude des stratégies éditoriales à l’époque de l’incunable », dans Gazette du livre médiéval, 48, 2006, p. 36-48.
Réforme spirituelle, usages et fonctions de l’image dans les livres des abbayes bénédictines (XIVe-XVe siècles)
Chercheuse associée au projet : Ingrid Falque (UNamur/UCLouvain)
Ce projet vise à étudier dans quelle mesure et de quelle manière les images comprises dans les manuscrits ont pu jouer – au même titre que l’écrit – un rôle dans les processus de réforme spirituelle en cours dans les monastères bénédictins des anciens Pays-Bas à la fin du Moyen Âge. Il est plus précisément consacré à l’étude des manuscrits illustrés de trois abbayes bénédictines dont les relations sont bien avérées aux XIVe et XVe siècles, à savoir Saint-Martin de Tournai, Sainte-Rictrude de Marchiennes et Saint-Sauveur d’Anchin.
Ainsi, cette étude se pense comme une analyse combinée et intégrée de sources textuelles et visuelles. Elle envisage en effet une série de manuscrits illustrés provenant de ces trois institutions – notamment les manuscrits de Gilles li Muisis et de Guillaume Chrétien –, afin de saisir comment ces bénédictins utilisaient les images dans leurs pratiques méditatives et pour l’étude. Le but du projet est d’apporter des réponses aux questions suivantes : les miniatures qui se trouvent dans ces manuscrits jouent-elles un rôle dans les processus réformateurs à l’œuvre dans les milieux bénédictins ? Les images figurent-elles, aux côtés de l’écrit, parmi les moyens mis en œuvre pour transmettre les idées de réforme, et si oui comment ?
Publication associée :
- Ingrid FALQUE, « Entre volonté réformatrice et valorisation personnelle : Le Registre de Gilles li Muisis (Bibliothèque royale de Belgique, ms IV 119*) », dans Revue d'histoire ecclésiastique, t. 113, 2018, p. 131-162.