Colloque international "Les techniques constructives dans les écrits d’architecture entre Italie, France et anciens Pays‐Bas (XVIe – début XVIIIe siècle)"

  • Quoi Colloque AcanthuM
  • Quand Du 26/02/2015 au 27/02/2015 (Europe/Brussels / UTC100)
  • UNamur (rue Grafé, local L22) et Académie Royale (rue Ducale, 1 à Bruxelles)
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La littérature sur les traités d’architecture à la renaissance est vaste et permet une lecture très approfondie de certains aspects épistémologiques, culturels et politiques de ce genre littéraire : la nouveauté d’une approche théorique par rapport aux écrits d’architecture médiévaux, la réception de Vitruve, la formation de leurs auteurs, leur public, leur influence dans la définition d’une image architecturale publique des princes. L’intérêt pour la culture technique est aussi croissant et depuis une dizaine d’années les études sur l’histoire de la construction se multiplient.

Néanmoins, le lien potentiel qui existe entre théorie de l’architecture et tradition technique est encore en train d’être investigué. Peu d’études de cas ont essayé de mettre en relation les descriptions et prescriptions techniques contenues dans les traités et la pratique architecturale de l’époque. Les informations provenant de l’archéologie du bâti, permettant une confrontation avec les oeuvres réalisées, sont encore ponctuelles. En ce qui concerne les cultures constructives, à quelques exceptions près, des contributions visant à les analyser globalement dans leurs différents aspects manquent encore ; les prescriptions techniques dans les traités d’architecture n’ont pas encore fait l’objet d’une étude comparative
systématique.

Le colloque se concentrera sur certains aspects du rapport entre théorie et pratique constructive. Une première question concerne la relation entre la pratique architecturale et les digressions techniques dans les traités – en particulier les considérations ou prescriptions écrites concernant les matériaux et les procédés constructifs. A travers une confrontation (là où elle est possible) avec les oeuvres bâties, il s’agit d’interroger la nature de ces digressions : quel poids ont les citations des topoï empruntés à la littérature antique, les observations directes des édifices antiques ou médiévaux, les descriptions de pratiques désuètes ou courantes, les propositions opérationnelles ? Cette première question en soulève d’autres, complémentaires. D’un point de vue littéraire, il convient d’évaluer à travers les instruments du philologue le poids de ces descriptions à l’intérieur de la structure globale du traité, de s’interroger donc sur la valeur rhétorique des digressions techniques dans le traité en tant qu’oeuvre littéraire.

Lors de leur circulation dans l’Europe du Nord, en outre, les descriptions techniques des traités italiens subissent des adaptations, des ajustements et des omissions en phase de traduction, qui sont également significatifs et qui posent des questions sur les modalités decirculation effective des techniques. Les prescriptions concernant les matériaux et les techniques de construction sont‐elles traduites fidèlement ou adaptées à la tradition locale ? Ce problème – traduction ou adaptation – soulève non seulement des questions terminologiques, mais invite aussi à s’interroger sur l’influence réelle de ces prescriptions « étrangères » sur les pratiques constructives locales. Une analyse des transferts (ou difficultés de transferts) culturels dans le domaine des pratiques de chantier pourra probablement fournir des indications de méthode sur la lecture de ces passages techniques.

La première partie du colloque est consacrée à l’analyse des descriptions techniques, à leur valeur rhétorique, à leur circulation et adaptation, à travers des présentations d’études de cas provenant des trois régions concernées – Italie, France, Pays‐Bas. La deuxième partie tentera ensuite d’approcher la même problématique dans une perspective plus large et comparative et prend la forme d’une table ronde structurée autour de trois questions générales : les rapports entre écrits techniques et pratiques de chantier, les aspects rhétoriques et littéraires des digressions techniques, les traductions et adaptations des traités italiens.

 

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