Thèses en préparation

La sculpture baroque et rococo dans l’ancien comté de Hainaut (XVIIe et XVIIIe siècle) : Prosopographie, style et tradition iconographique

                     Sarah Collard, sous la direction de Michel Lefftz (UNamur) et Caroline Heering (UCLouvain)

Très présente dans les églises, chapelles et autres édifices de l’ancien comté du Hainaut, la sculpture hennuyère des XVIIe et XVIIIe siècles a fait l’objet que de trop rares études scientifiques approfondies, ce qui a eu pour effet de maintenir ces œuvres aux qualités indéniables dans la pénombre de la connaissance du patrimoine de nos régions. Notre projet de recherche vise donc à élargir notre savoir sur la sculpture des anciens Pays-Bas méridionaux en établissant la prosopographie des sculpteurs hennuyers, négligés par l’Histoire de l’art, et en reconstituant pour chacun d’entre eux, par le biais de l’analyse stylistique (morphologie et technique) de leurs œuvres, la production religieuse et profane qui leur échoit. Cette recherche a aussi pour ambition d’interroger la question du contexte socioprofessionnel de la région en portant une attention sur l’organisation des corporations et des ateliers hennuyers dans le but de comprendre le fonctionnement du métier de sculpteur et leur collaboration avec les autres métiers. Finalement, la dernière visée de cette recherche a pour objectif de questionner la tradition iconographique de ces artistes hennuyers en comparant leurs travaux avec le reste de la production artistique des anciens Pays-Bas méridionaux et de la principauté de Liège pour en distinguer les modèles et les influences. Il ouvre aussi la réflexion sur le fonctionnement de ces œuvres et de leurs pratiques lors de contextes de rites, ainsi que leurs agissements dans la liturgie chrétienne.

 

Se loger dans la ville : leçons du passé et perspectives d’avenir. Innovation et durabilité dans l’habitat d’Ostie en réponse au boom démographique du IIe siècle p.C.

                    Chloé Quertain, sous la direction de Julian Richard (UNamur) et Beatrice Lampariello (UCLouvain)

Les défis actuels liés au boom démographique et à l’urbanisation, tant en Belgique que dans le reste du monde, engendrent une demande croissante en logements urbains adaptés et durables. A travers une recherche innovante mêlant archéologie et architecture, nous proposons de nous tourner vers les innovations architecturales en matière de logement mises en place à l’époque romaine pour répondre à ce même type d’enjeu. L’étude des habitations d’Ostie, port antique de Rome, vise à comprendre en quoi les solutions adoptées par une ville de l’Antiquité pour faire face à des problèmes similaires peuvent inspirer les pratiques contemporaines. Au début du IIe siècle de notre ère, la ville d’Ostie connaît une augmentation démographique importante et ses logements sont radicalement transformés : des immeubles à appartements sont construits à la place des grandes maisons. Ce projet mettra en évidence les caractéristiques qui répondent à des préoccupations actuelles, notamment en termes de durabilité, d’agencement des espaces, de partage des infrastructures, etc. Nous adopterons une approche multiscalaire et diachronique, allant de l’unité d’habitation au complexe urbain et pour les périodes de construction, rénovation et abandon des habitations, qui ont été utilisées pendant près de deux siècles. L’étude proposée ici permettra non seulement d’améliorer nos connaissances du logement ostien selon un angle de vue nouveau, afin de comprendre quelles solutions efficaces, durables et pérennes ont été développées pour répondre à un problème socio-économique précis, mais vise surtout à comprendre comment ces solutions peuvent nous servir d’inspiration pour répondre à des problématiques similaires dans les villes d’aujourd’hui. 

 


De sable à fenêtre. Productions et usages du verre à vitre entre les Ier et Ve siècles dans l’Empire Romain.

                    Géraldine Frère, sous la direction de Julian Richard (UNamur)

Source de lumière, d’aération et isolant thermique, les fenêtres vitrées sont employées dans les habitations luxueuses et les thermes publics depuis la première moitié du Ier s. ap. J.-C., aussi bien en Italie qu’en Gaule. De forme quadrangulaire, elles seraient produites par l’étirement d’une masse de verre en fusion sur une surface en bois ou en pierre. Au IIIe s., un nouveau processus, le soufflage au manchon, est adopté par les verriers, mais ne supplante pas pour autant à cette technique primaire. Comme l’en attestent les vestiges de Pompéi, ces vitres étaient ensuite insérées dans la maçonnerie à l’aide de châssis en plomb ou en métal, et fixées grâce à du mortier.Par ailleurs, ces dispositifs, ainsi que les édifices qui en sont dotés, ont été évoqués, voire décrits par de nombreux auteurs antiques. Ces descriptions peuvent être mises en corrélation avec leurs représentations dans les peintures murales, la sculpture mais également les mosaïques mises au jour au sein de l’Empire.À l’heure actuelle, une vue diachronique et sur un territoire large de ces techniques de mise en forme et de ces usages n’a pas été établie. En parallèle, la question de l’évolution spatio-temporelle des mortiers employés ou encore de la corrélation entre le système décoratif et ces ouvertures n’a pas été abordée.Cette recherche est donc pour objectif d’étudier et de croiser les facteurs techniques, fonctionnels, économiques, sociaux et artistiques afin de déterminer comment ils conditionnent les productions et les usages du verre à vitre dans l’Empire romain, entre les Ier et Ve siècles. En effet, au cours de cette période, les cadres politiques, économiques, techniques et sociaux ont évolués, ayant un impact indirect sur les productions, le commerce et le recours à ces vitres. Cette étude repose sur une approche littéraire (étude des auteurs anciens), iconographique (étude des représentations), matérielle (analyse des caractéristiques du matériau) et expérimentale (reproduction de vitres suivant un processus différent).