Thèses soutenues
Année de soutenance : 2016 - 2014
2016
Radio Bruxelles au pilori”. Des ondes impures à l’épuration des ondes. Contribution à l’histoire de la radio, des collaborations et des répressions en Belgique (1939-1949)
Céline Rase, sous la direction d'Axel Tixhon (UNamur)
La fin de la guerre sonne l’heure des règlements de compte. Partout dans le pays, les traitres à la patrie sont traqués et jugés selon des procédures judiciaires et administratives. Parmi ces inciviques déclarés, les collaborateurs de Radio Bruxelles, le poste qui vitupéra la propagande allemande pendant les années noires. Deux procès spectaculaires s’ouvrent devant les Conseils de guerre pour condamner les speakers et journalistes notoires. De leur côté, les directeurs de l’Institut National de Radiodiffusion, auréolés de leur résistance sur les ondes de la BBC, élèvent une Commission d’enquête et un Jury d’honneur chargés de se prononcer sur le comportement de l’ensemble des agents rattachés à la radio à la veille de l’invasion. Quelque 600 chroniqueurs, acteurs, chanteurs, musiciens, dactylos, secrétaires et autres fonctionnaires défilent ainsi devant ce qui constitue la première instance d’épuration du pays. Comment les juges vont-ils déterminer la faute patriotique, où posent-ils la frontière entre la cohabitation contrainte et la collaboration coupable ? Quels enjeux humains, économiques et structurels sont susceptibles d’interférer avec le processus de sanction ? Comment la radio libérée se relève-t-elle d’une guerre des ondes ? Quelle était, justement, cette guerre des ondes ? Entre la tentaculaire Reichsrundfunk, relayée par les émetteurs des pays occupés, et la mythique Radio Londres colonisée par les gouvernements en exil, se joua un duel extrêmement sonore résonnant dans les postes des Belges occupés. Qui étaient ces auditeurs, quelle propagande captaient-ils et quels en ont été les effets ? Cette thèse se situe à la croisée de l’histoire judiciaire et de l’histoire des médias, au confluent d’un récit évènementiel et d’une plongée dans les mentalités et les représentations d’une décennie trouble.
2014
Des actualités filmées au service de l'histoire. La propagande audiovisuelle d'un gouvernement en état de siège (1940-1945)
Bénédicte Rochet, sous la direction d'Axel Tixhon (UNamur)
Durant la Seconde Guerre mondiale, le cinéma est un des média privilégiés par le ministère de l'Information belge afin de contrôler et, si possible, instrumentaliser tout flux d’information qui pourrait circuler au sujet de la Belgique et de ses ressortissants. Les journaux d'actualités filmées, au vu de leur efficacité - supposée - sur le brassage de l’opinion publique, apparaissent comme une arme redoutable. S’appuyant sur les pratiques cinématographiques de leurs Alliés et sans aucune expérience, le gouvernement belge se lance dans l’aventure d’une propagande cinématographique qui le mène de Londres jusqu’à Bruxelles libérée en passant par le Congo. Les journaux filmés auront pour objectif de mettre en évidence l’effort de guerre du pays et de légitimer l’existence, l’autorité et l’action du gouvernement belge en exil auprès de l’opinion publique nationale et internationale. À la libération, cette politique propagandiste se poursuit mais elle est désormais cadenassée par l’autorité militaire alliée qui impose un monopole des actualités filmées sur les écrans belges. Les images filmées diffusent alors une propagande de vainqueurs où la victoire et l’unité alliée est proclamée haut et fort et où l’armée belge, en pleine reconstruction, devient un leitmotiv chargé de rétablir la cohésion nationale.